La Fondation
Expositions temporaires et permanentes
Bâtiment principal
Ouvert toute l'année
10h-18h
© Michel Darbellay
Avant d'entreprendre la réalisation de la Fondation, Léonard Gianadda visite un grand nombre de musées. Certains lui donnent des idées en matière d'architecture [éclairage, présentation, environnement], d'autres dans le domaine du fonctionnement (animation, gestion).
En collaboration avec Gérard Lador, Robert Guex-Joris, André Pache, les entrepreneurs, les techniciens et d'autres spécialistes, chaque problème, chaque détail est étudié, discuté, comparé, analysé avec soin.
Un système d'éclairage artificiel a été choisi, combiné avec l'éclairage naturel provenant de coupoles centrales. Les ruines bénéficient ainsi de la lumière du ciel. (La Fondation Pierre Gianadda, 1983, p. 67, 71)
« J'ai toujours été impressionné par les temples assyriens, explique Léonard Gianadda, les 'ziggourats' où les prêtres célébraient le culte du feu. Je n'ai pas chercher à m'en inspirer mais, après coup, il me semble que certaines de leurs particularités m'ont influencé. Par exemple, les grands pans inclinés s'avèrent typiques de l'architecture assyrienne. Dans les temples, ils avaient un rôle fonctionnel - c'étaient des escaliers -, mais à la Fondation aussi, puisqu'ils abritent ces fameuses alvéoles.
A l'intérieur du musée, tout autour du temple, une sorte de péristyle sert de galerie pour les expositions temporaires: c'est également une forme architecturale caractéristique de l'Antiquité. Les choix fondamentaux, qui ont abouti finalement à la forme définitive de l'édifice, étaient fonctionnels. Il y avait un temple. Il y avait une route communale. Il fallait en tenir compte. Je considère qu'on ne doit pas enlever les monuments de leur site originel. Ils sont déjà si loin de nous, je veux dire, de notre esprit, de notre conception des choses; si on les change de lieu, ils perdent encore de leur réalité.
Il était nécessaire d'inventer une formule pour gagner de la place. La solution était d'élargir artificiellement le bâtiment avec des éléments n'allant pas jusqu'au sol, afin de tenir compte de la route existante. J'ai donc prévu des pans inclinés en porte à faux. L'espace ainsi gagné abrite, à l'intérieur, des alvéoles qui représentent autant de lieux d'exposition. Je voulais que le contact soit direct, physique, avec ces vestiges, où s'est imprimée la mains des ancêtres des Valaisans. » (La Fondation Pierre Gianadda, 1983, p. 72-73)
Dans son discours de réception de Léonard Gianadda à l'Académie des Beaux-Arts, Marc Saltet, architecte, décrit ainsi le bâtiment de la Fondation : « Il se présente comme une imposant cathédrale, ayant l'apparence extérieure d'un tronc de pyramide rectangulaire, animé sur les quatre faces par des sortes de chapelles secondaires, aussi en béton armé. Celles-ci sont en saillie. Leur débordement, en porte-à-faux, protège visuellement et matériellement l'entrée des visiteurs... Un escalier extérieur, beau dans sa simplicité, relie en deux volées le niveau du trottoir de l'avenue urbaine à celui de l'accès des visiteurs.
Dès son entrée dans notre cathédrale, le public va recevoir un choc saisissant. En effet, d'un seul coup d’œil, il aura devant lui une vue d'ensemble des espaces où prendront place les expositions, que l'on pourra voir de partout, et en particulier depuis le centre des vestiges,conservés au rez-de-chaussée inférieur, au milieu desquels on pourra s'asseoir, rêver, aimer à sa guise. » (Léonard Gianadda, la sculpture et la Fondation, p. 368-369).
En 1983, Cisca de Ceballos écrit : « De nuit, lorsque seule la façade est illuminée, la Fondation ressemble à un grand navire de pierre, arrimé au quai du trottoir. Ses alvéoles se gonflent comme autant de voiles, son soubassement fuit, telle une coque. Ses escaliers, passerelles inamovibles, invitent les passants à quitter la terre ferme, à s'embarquer sur ce bâtiment d'un nouveau genre pour visiter le passé et le futur [...]
La chaude couleur de l'édifice est due à la pierre du Gard, cette pierre jaune-ocre qui revêt les sols du bâtiment, les galeries, les gradins, les marches de l'imposant escalier intérieur et jusqu'aux socles servant à exposer des objets. Au total, il n'a pas fallu moins de 170 tonnes de pierre du Gard pour décorer l'ensemble de l'édifice. [...] Les autres couleurs (gris du béton et brun de la superstructure) ont été choisies par la suite en fonction de cette option de base. » (Cisca de Ceballos, La Fondation Pierre Gianadda, 1983, p. 71)
© Georges-André Cretton
© Michel Darbellay
© Georges-André Cretton
© Georges-André Cretton