Léonard Gianadda
Petit-fils d’immigré italien, photoreporter, ingénieur et bâtisseur, mécène d’art, commandeur de la Légion d’honneur, académicien… Léonard Gianadda a définitivement inscrit sa trajectoire au cœur des arts en donnant naissance à la Fondation Pierre Gianadda. Il nous a quittés dans la sérénité le 3 décembre 2023.
Semaine d'hommage
Repères : Toute une vie
Antoine Cretton, Faire de sa vie quelque chose de grand
Exposition Léonard Gianadda. 80 ans d'histoires à partager
Exposition Léonard Gianadda sur les traces de Tintin
Exposition Léonard Gianadda – Hommage en photographies
Films Léoguides
Prix Europa Nostra 2019
Léonard Gianadda naît le 23 août 1935 à Martigny, dans le canton du Valais, en Suisse. Il a deux frères, Jean-Claude et Pierre, et une sœur, Madeleine.
D’origine valaisanne du côté de sa mère et italienne du côté de son père, il a une grande admiration pour son grand-père Baptiste, venu en Suisse à pied depuis son Piémont natal, à l’âge de treize ans, pour trouver du travail. (Portrait filmé de Baptiste Gianadda par Léonard, lien externe)
Après une formation classique au Collège de l’Abbaye de Saint-Maurice, Léonard réalise des études d’ingénieur à Ecole polytechnique de l’université de Lausanne. Parallèlement, il mène une vie de photoreporter (1952-1960), qui l’emmène aux Etats-Unis, en Egypte, Tunisie, Maroc, Russie, Grèce, Italie, etc.
Son intérêt pour l’art et l’archéologie, découvert à son adolescence, est grand et ne cesse de s’amplifier au fil du temps, lors de ses divers voyages et rencontres.
Après l’obtention de son diplôme d’ingénieur, en 1960, Léonard ouvre un bureau d’ingénieurs à Martigny avec son camarade de classe Umberto Guglielmetti. La même année, il effectue un voyage de quatre mois avec son frère Pierre, en VW coccinelle, sur le pourtour méditerranéen.
En 1976, un temple gallo-romain est découvert sur le site où il projette de construire un immeuble et Pierre Gianadda décède dans un accident d’avion. Ce concours de circonstances motive Léonard Gianadda à créer, autour des vestiges, une Fondation à but culturel pour perpétuer la mémoire de son frère.
L’ingénieur-mécène développe peu à peu des contacts rapprochés avec des musées et des collectionneurs du monde entier, ainsi qu’avec des musiciens de renom. Ces échanges privilégiés lui ouvrent des portes et lui permettent d’organiser des expositions et des concerts d’exception à la Fondation Pierre Gianadda.
Au fil des ans Léonard Gianadda complète l’offre culturelle de la Fondation. Il met en place le Musée gallo-romain, le Musée de l’automobile et le Parc des sculptures dans les jardins. Son action s’étend également dans la ville, notamment à travers les ronds-points agrémentés de sculptures d’artistes suisses, les dix-sept vitraux de Hans Erni offerts à l’église protestante, et le Musée et Chiens du Grand-Saint-Bernard.
Les retombées d’un tel mécénat culturel ne se font pas attendre, les honneurs pleuvent sur Léonard Gianadda : chevalier, officier, commandeur de la Légion d’honneur ; membre de la section des Associés étrangers de l’Académie des Beaux-Arts en 2001 ; installation sous la Coupole de l’Institut de France en 2003 ; membre de la Commission des acquisitions du Musée d’Orsay de 2004 à 2010, administrateur de la Phillips Collection à Washington de 2005 à 2014, membre de la Commission des acquisitions du Musée Rodin de 2006 à 2012, commandeur de l’Ordre des arts et des lettres en 2007.
En 2009, Léonard Gianadda crée, avec son épouse Annette, la Fondation à but social Annette et Léonard Gianadda.
Le 23 août 2019, Léonard Gianadda crée une nouvelle institution, la Fondation Léonard Gianadda – Mécénat, dont le but est de poursuivre les actions de mécénat prodiguées tout au long de sa vie.
Léonard Gianadda nous a quittés le 3 décembre 2023.
© Thomas Andenmatten, 2019
© Léonard Gianadda, MV-Martigny
© André Morain